La mutuelle santé… c’est cher !

Depuis 2017, dans le cadre de la loi Evin, la hausse de cotisation mutuelle pour les nouveaux retraités est limitée :

  • Année 1: la cotisation ne peut pas dépasser celle des salariés de l’entreprise ;
  • Année 2: la cotisation ne peut pas dépasser de plus de 25 % celle des salariés assurés ;
  • Année 3: la tarification ne peut pas être supérieure à 50 % de plus que celle des salariés actifs.

Par ailleurs, il n’y a pas de questionnaire santé à l’entrée ni de dispositif administratif lourd de mise en œuvre. Les collaborateurs ont donc tout intérêt à conserver leur mutuelle d’entreprise mais c’est après 3 ans que ça se corse !

À cette date, la mutuelle vous considère comme retraité classique et vous applique deux coefficients annuels d’augmentation :

  • Une réévaluation correspondant à l’inflation des dépenses des systèmes de santé (la mutuelle s’appuie sur des indices publics et sur le fait que souvent la Sécurité Sociale réduit ses remboursements et se déporte vers les mutuelles : nous avons subi de plein fouet ce phénomène lors de la mise en œuvre du 100% santé ou le résultat est bien une amélioration des prises en charges mais plutôt par les mutuelles que la SS).
  • Un coefficient vieillissement qui augmente tous les ans.

Après quelques années de retraite, vous découvrirez que la couverture par une mutuelle est un poste de charges important dans votre budget : BPCE Mutuelle pour un couple retraité de 72 ans avec le régime optimum, ce sera 290 € par mois en 2025 soit 3 500 € par an; ce qui pour bon nombre d’entre nous est supérieur à notre budget électricité !

Quoi faire ? Rester ou aller ailleurs ?

J’ai fait appel à deux courtiers pour sonder le marcher et j’ai lu l’étude de « Que Choisir ». Les réponses sont très claires; on peut trouver moins cher mais souvent au détriment des remboursements potentiels. Les deux courtiers m’ont proposé une couverture correcte avec de 800 à 1 000 € d’économie pour le couple.

Les écarts de remboursement se font sur les dents, les lunettes et l’auditif où les remboursements sont plus limités; deux exemples : 50% de moins sur le forfait maximum en lunettes et 30% de moins sur les poses d’implants.

Pour équilibrer la dépense d’une mutuelle « haut de gamme », il faut que chaque membre du couple ait besoin de remplacer sa paire de lunettes avec des verres complexes tous les 3 ans et se fasse poser deux implants dentaires chaque année.

En conclusion, je reste persuadé que la mutuelle plutôt haut de gamme pousse à la dépense chez certains et qu’il faudrait que la mutuelle BPCE creuse l’idée d’un 4ème tarif du type « Optimum moins » ou comme certaines mutuelles une possibilité d’options sur les soins dentaires, les lunettes et l’appareillage oreilles. L’idée serait d’avoir des bases de remboursement un peu moins disantes mais avec une économie réelle. Une analyse macro par des data-analystes aiderait à comprendre les dépenses et leur concentration.

J’évoquerai de nouveau ce sujet avec nos collègues lors de l’AG de l’Union des amicales de retraités des Banques Populaires (UARBP) en janvier 2025.

Nous sommes à votre disposition si besoin sur ce sujet.

Bernard GOURAUD, décembre 2024

3 Replies to “La mutuelle santé… c’est cher !”

  1. Bernard,
    Comme tu l’expliques et je suis d’accord, le coût mutuelle croit fortement et représente un coût important aujourd’hui dans le budget du ménage. Par contre c’est une mutuelle donc c’est contribuer aux dépenses communes et ceux qui veulent équilibrer ce poste n’ont pas compris l’esprit mutualiste. C’est aussi une assurance que l’on souscrit de la manière dont on veut être remboursé.
    Pour améliorer ce poste on peut choisir d’être moins remboursé, de comparer différentes mutuelles mais aussi, on en a déjà parlé, demander aux compagnies de sortir du groupe fermé de retraités pour mieux mutualiser les dépenses des personnes âgées.
    Louis.

    1. Bonjour Louis

      Je suis d’accord avec cette proposition: nous sortir d’un groupe fermé de retraités qui sont nombreux à avoir besoin de plus de soins pour être intégrés à un groupe élargi ou la solidarité inter-générationelle serait plus efficace.
      J’ai déjà tenté cette approche avec i-BP et Harmonie Mutuelle mais sans succès, le DG m’indiquant que ça n’était selon lui pas possible car BPCE et les banques régionales subventionnent le régime des actifs mais en déduction fiscale comme charge salariale puisque ce sont leurs salariés. Et le fait d’y intégrer les retraités ferait que cette déduction ne serait plus possible.

      Je vais tout de même réévoquer ce point lors de la réunion de janvier 2025.

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