Conférence Voyage plongée en Afrique du Sud et au Mozambique, 3-06-2025

Compte-rendu de la conférence

La conférence préparée par Marie-Paule a attiré 17 membres de l’amicale.

Elle nous a emmenés de l’Afrique-du-Sud au Mozambique, avec présentation géographique préalable des lieux de plongée, en nous faisant vivre, par quelques anecdotes, le quotidien d’une telle équipée à l’autre bout du monde.

Un grand merci encore à Marie-Paule pour nous faire partager sa passion avec d’aussi belles photos et des rencontres plutôt inattendues (au moins pour les novices).

Dans la suite de l’article, Marie-Paule raconte avec textes et photos la conférence réalisée en visio.

Voyage plongée Afrique du sud et Mozambique : Deux ambiances.

 1 – Afrique du Sud

Un peu de géographie et d’histoire

Le Cap de Bonne Espérance a été découvert par Bartolomeu Dias en 1488. Ce navigateur portugais a été le premier à relier l’océan Atlantique et l’océan Indien, prouvant ainsi l’existence d’une route maritime vers l’Inde.

Initialement, il a nommé cette région le Cap des Tempêtes en raison des conditions météorologiques difficiles rencontrées, mais elle a été rebaptisée plus tard en Cap de Bonne Espérance pour refléter les espoirs de nouvelles routes commerciales. 

Dans ce « golfe entre les montagnes », l’eau n’affiche pas une température tropicale, pas plus qu’elle n’est cristalline. Mais l’endroit est riche d’une vie marine intense.

Le cap de Bonne-Espérance est un promontoire rocheux sur la côte atlantique de l’Afrique du Sud, à l’extrémité de la péninsule du Cap située au sud de la ville du Cap (60 km) et qui ferme à l’ouest la False Bay. Ce promontoire rocheux se termine à Cape Point, à deux kilomètres du cap de Bonne-Espérance proprement dit.

Nous étions logés à Simon’s Town.

Simon’s Town possède une histoire maritime impressionnante et abrite la colonie de manchots africains de renommée mondiale.

  • La compagnie néerlandaise des Indes orientales désigna Simon’s Town en 1741 comme port principal les mois de mai et d’août pour accoster en Afrique du Sud.
  • C’est à partir de l’occupation britannique de la colonie en 1806 que le port de Simon’s Town prit non seulement officiellement son nom mais aussi son importance militaire et stratégique. Pendant deux siècles, la ville fut ainsi une importante base navale d’abord de la Royale Navy britannique puis de la marine sud-africaine.
  • Durant la Seconde Guerre mondiale, la base navale servit de port de refuge pour les navires alliés bien que 125 navires furent coulés au large par les sous-marins allemands et japonais. C’est en 1957 que la base navale fut rétrocédée à la marine sud-africaine dont elle est en 2016 l’unique port militaire.

La ville présente de nombreuses maisons victoriennes ou de monuments coloniaux

Vues de notre hôtel.

Les babouins chahutent sur les toits ou chipent des denrées.

La population de manchots d’origine a diminué de 90 % de 2000 à 2010. Leur disparition est liée à la pollution des eaux et des côtes, aux hydrocarbures avec les marées noires, aux constructions touristiques sur le littoral, à la pêche aux filets dans lesquels ils se prennent et à la diminution du stock de poissons dont ils se nourrissent.

Les plongées en Afrique du Sud

Pour chaque plongée, un petit extrait de la présentation.

Plongée 1 (jour 1)

  • Une semaine que le bateau de plongée n’est pas sorti cause de tempête.
  • Encore trop de mer pour partir à la recherche des requins.
  • Même le site des otaries, portant proche n’est pas accessible eu égard au ressac important.
  • Les eaux sont riches, même s’il est vrai qu’elles ne sont pas toujours faciles à explorer.

Forêt de Kelp : Il s’agit de laminaires, groupe d’algues brunes poussant dans des eaux de climats tempérés et arctiques, sur des substrats solides, tels que des substrats rocheux.
Ces algues géantes peuvent vivre dans la zone infralittorale (surface à 40m) jusqu’à 30 mètres de profondeur et peuvent atteindre une taille record de 60 mètres. Elles peuvent donc avoir une taille comparable à celle des arbres terrestres.

Visibilité de type « purée de pois ».

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Turbo cidaris, nom commun le turban à couronne, est une espèce de mollusque gastéropode marin. Ici, sur un stipe de kelp.

Plongée 2 (jour1)

  • La seconde plongée sur le site d’Atlantis se présente sous la forme d’un double pinacle où les surplombs et le récif surprennent par leurs couleurs. Le rouge flamboyant des gorgones alterne en effet avec le jaune pétant des anémones et des étoiles de mer qui tapissent le fond, en même temps que les boules multicolores constituées par des centaines d’oursins du Cap (Parechinus angulosus) endémique d’Afrique australe.
  • Ces couleurs renforcent le contraste de l’eau, verte, visibilité limitée à quelques mètres oblige.

Plongée 3 (jour 2)

  • C’est parti pour un long périple en mer. Une journée entière afin de naviguer à environ 40 km au sud de la péninsule du Cap, au large des côtes pour chercher un courant « chaud ».
  • Deux heures de navigation dans le froid, une heure de nourrissage, plongée en PMT puis en scaphandre, retour avec à nouveau deux heures de navigation.
  • Bon, on aura quand même eu un sandwich infâme et une pomme. A j’oubliais les deux carrés de chocolat ! Certains vont se rattraper le soir au restaurant.
  • Le nourrissage des requins, bien que controversé, est légal en Afrique du Sud. Le guide lance le « chum », mix de carcasses de poissons macérées dans leur jus. Les requins se feront attendre longtemps mais ils seront là. Les oiseaux profiteurs aussi.

Cap Point sous le soleil (il faut en profiter), vu du bateau de plongée.

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Surprise, l’eau est chaude. 16°. En PMT pour habituer les requins à notre présence.  Puis en scaphandre.

Le requin peau bleue est facilement reconnaissable à sa forme élancée hydrodynamique, à son dos bleu qui s’éclaircit sur la partie inférieure de son corps et à ses gros yeux ronds. Sa tête est effilée, sa mâchoire est triangulaire, il possède 5 fentes branchiales, 2 nageoires pectorales et 2 ailerons dorsaux. Sa nageoire caudale est très longue.
Sa taille moyenne se situe entre 2,5 et 3 m. Il peut plonger jusqu’ à 350 m de profondeur.

Laissez venir le requin, sans bouger. Il est curieux et au dernier moment, il m’évitera.

Je sens une présence derrière moi. C’est un peau bleu, rapide comme l’éclair, il me frôle sur le côté droit et poursuit sa route. J’appuie sur le déclencheur sans vraiment viser. Le moment est magique. Je sais pourquoi je suis là.

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Plongée 4 (jour 3)

Nous sommes repartis à la recherche des requins. Après plus une heure de navigation, toujours dans le froid  nous avons dépassé Cap Point perdu dans le brouillard. Au-delà, s’il y a problème, la navigation est rare. Il faut donc être autonome. Décision de faire demi-tour. Bien nous en a pris car le GPS est tombé en panne !

Je me dis que la nature ne nous facilite pas toujours la tâche et que vouloir photographier les requins peut parfois s’apparenter aux travaux d’Hercule.

Nous allons donc faire une plongée du bord à Long Beach près du centre de plongée.

Et pourtant, à moins de 200 mètres du bord, à la profondeur de 6 m, autour de ce qui devait être une petite barcasse, devenue une protubérance recouverte de kelp et d’invertébrés marins, une otarie vient faire la belle.

 

Soudain, je découvre trois requins pyjamas tapis dans un tuyau de rejet des eaux (je vous rassure tout de suite, hors service). Très difficile à photographier avec toutes ces particules, ainsi la photo présentée est issue d’Internet.

  • Le requin pyjama est une espèce endémique des eaux côtières de l’Afrique du Sud.
  • Il est reconnaissable par ses bandes noires longitudinales courant de la tête à la queue. Sa taille atteint un mètre de long. Le requin pyjama est petit et inoffensif. 
  • Les pêcheurs constituent une menace aussi pour leur existence avec l’utilisation de palangres, de filets, de sennes lancés depuis la plage et de chaluts de fond. Ces petits requins sont attrapés, tués puis jetés ou utilisés pour appâter les homards. L’espèce est considérée comme quasi menacée.

Famille des requins, la roussette sombre.
Elle est déclarée menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) car ces requins sont situés dans une zone très circonscrite à Cape Town et à Simon’s Town .

Plongée 5 (jour 3)

Après la plongée du bord, le GPS n’étant toujours pas réparé, on part en zodiac sur une plongée épave.

Comme toutes les épaves, celle-ci a une histoire.

  • Ancien dragueur de mines, le SAS Pietermaritzburg, connu d’abord sous le nom de HMS Pelorus, le bateau de 70 m de long a participé au débarquement en Normandie le 6 juin 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Vendu ensuite à la marine sud-africaine en 1947, c’est à cette période qu’il fut rebaptisé le SAS Pietermaritzburg afin d’être utilisé de navire de formation.
  • Il est sabordé le 12 novembre 1994 pour devenir un récif artificiel entre 17 et 22 m de fond.

La visibilité est toujours compliquée et une vision d’ensemble de l’épave est difficile.

Cependant en s’approchant, nous allons découvrir une faune luxuriante aux couleurs éclatantes. 

Plongée 6 (jour 4)

Le GPS est réparé et nous voilà reparti à la recherche des requins. Toujours aussi froid en mer et ciel plombé.

Arrivés sur zone après deux heures de navigation et une attente de plus d’une heure, le constat est là. Les requins ne sont pas au rendez-vous. Pour ceux qui auraient oublié il ne s’agit pas d’un aquarium mais de la nature belle et sauvage.

Retour à False Bay.

Mais nous avons une belle récompense avec un arrêt sur le site des otaries.  Bon l’eau est encore bien chargée, à 11° et nous venons de passer presque 6 heures en mer.

  • L’otarie à fourrure du Cap est la plus grande des espèces d’otarie.
  • Elle plonge jusqu’à 200 mètres de profondeur et retient alors sa respiration pendant 7 minutes.
  • L’otarie à fourrure du Cap est très maladroite à terre mais elle devient une naïade dans l’eau.
  • C’est un véritable festival qui se déploie devant nos yeux.

 

 

Après une journée à visiter la ville du CAP, changement de décor !

2 – Mozambique

Un peu de géographie et d’histoire

Arrivée à Maputo de nuit.

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Le pont Maputo-Catembe :

  • C’est un pont suspendu situé au sud de Maputo. Comme son nom l’indique, ce pont relie Maputo à Catembe (village de pêcheurs), en traversant l’estuaire de l’Espirito Santo.
  • Son coût est de 785 millions de dollars. Le financement et la construction sont assurés par la Chine sous forme de prêts.
  • Construction de 2014 à 2018. Dimensions exceptionnelles de 3 km de long avec 60 mètres au-dessus du niveau de la mer.
  • Le pont fait partie d’un plus grand projet d’infrastructure routière qui vise à relier Maputo à l’Afrique du Sud via Ponta do Ouro.

Direction Ponta Do Ouro en traversant le pont puis le Parc National.

L’éco lodge, joli de jour mais très petit et spartiate.

Le club de plongée

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journal juin 2025Départ un peu sportif en bateau semi-rigide selon un protocole bien rodé.

Les sites de plongées ne sont jamais très loin.

Le retour aussi est rodé.

On cale les pieds et les mains et Mike fonce sur la plage en évitant les surfeurs.

Arrêt brusque sur le sable et le bateau penche du côté le plus lourd. On s’y habitue. Cela s’appelle  « beacher ».

 

 

Les plongées au Mozambique

Pour chaque zone, un petit extrait de la présentation.

Récifs (zone des 20 m)

Poisson gros yeux. Sa livrée va du rouge à l’argenté.

 

Murènes géante ou javanaise avec  sabelle et crevette nettoyeuse.

 

Poisson lion, très venimeux et poisson lutjan empereur.

 

Baliste clown.

 

 

Capucins

 

 

Poisson flute sur éponge encroutante et ascidies vertes.

 

 

 

 

Crevette squille.

  • Elles comptent parmi les animaux les plus rapides du règne animal : leurs appendices ravisseurs atteignent la vitesse de 31 m/s (112 km/h).
  • Leur frappe délivre une force résultante qui équivaut à une accélération proche de celle d’une balle de pistolet.
  • Ces coups sont tellement rapides qu’ils provoquent des bulles de vapeur explosive (phénomène de cavitation), dont l’implosion provoque une seconde onde de choc, capable à elle seule d’assommer une proie qui aurait échappé au coup.
  • Cette force de frappe lui permet de briser facilement les coquilles les plus dures et d’atteindre ainsi leur nourriture mais aussi de se défendre contre d’éventuelles menaces.
  • Elles peuvent briser des vitres d’aquarium ou des caissons d’appareil photo sous-marin.
  • Elles sont protégées des effets destructeurs de leurs propres frappes par une zone interne de la massue constituée de fibres de chitine qui filtrent sélectivement les ondes de choc à haute fréquence. Cet effet, découvert en 2025, pourrait conduire à la conception de matériaux de protection.

Gorgone avec ascidies et poisson faucon.

 

 

 

 

Gorgonocéphale. Echinodermes (comme les étoiles de mer).

  • Ce sont des ophiures planctonivores pourvues de grands bras très allongés et souvent ramifiés permettant de filtrer l’eau de mer en piégeant le plancton.
  • Ces bras sont couverts d’une épaisse peau. Elles vivent le plus souvent tassées en boule pendant la journée, et étendent leurs bras la nuit tombée pour se nourrir.
  • De nuit, dès qu’on approche la lampe elle se replie.

Hippocampe.

 

 

 

 

 

Dans le bleu, spot à requins (30 m)

  • Au Mozambique, le nourrissage est interdit.
  • On attend dans le bleu que les requins viennent à nous, s’ils en ont envie.
  • Nous restons sassez groupés et en position verticale.

Requin pointes blanches (Quasi menacé).

  • Il peut atteindre 3 m de long.
  • Il est reconnaissable par l’extrémité blanche de ses nageoires pectorales, dorsales et caudale.
  • C’est un super prédateur agressif, qui se nourrit d’une grande variété de poissons, mais aussi de raies, de petits requins et de céphalopodes.

Les relations avec l’homme

  • Le requin pointes blanches peut être dangereux pour l’Homme, car ils s’approchent souvent très près des plongeurs.

Requin marteau (En danger critique).

Une forme de tête bien étrange :

  • Les requins-marteaux sont nommés ainsi à cause de leur tête qui forme un T évoquant l’outil utilisé dans les travaux de démolition, la “masse”. Au-delà de l’étrangeté, cette forme donne bien des avantages à l’animal.
  • Les extrémités du T accueillent les yeux du requin-marteau. Cette configuration lui offre un large champ de vision, particulièrement utile pour repérer des proies.

Les relations avec l’homme

  • Les requins-marteaux sont généralement considérés comme inoffensifs pour l’homme.

Le requin pointes noires (Vulnérable).

  • C’est un nageur actif
  • De mœurs plutôt nocturnes, le requin pointes noires se nourrit de poissons de récifs, de petits requins, de céphalopodes et de crustacés ou même de charognes.

Les relations avec l’homme

  • Ce requin est curieux mais relativement craintif envers les plongeurs et n’est pas agressif s’il n’est pas provoqué.

 

Le requin tigre (Quasi menacé).

  • Il fait partie des plus grandes espèces de requins. Il mesure généralement de 3 à 4 mètres (jusqu’à 7m), pour un poids moyen de 500 kg.
  • C’est un requin solitaire, chassant en général de nuit.
  • C’est un prédateur opportuniste et omnivore, se nourrissant d’une grande variété de proies, y compris des poissons, des tortues, des dauphins, et même des déchets humains. Il est souvent surnommé « la poubelle des mers » en raison de sa capacité à ingérer presque tout ce qui se présente à lui. 

Les relations avec l’homme

  • Le requin-tigre compte parmi les espèces de requins dangereuses pour l’homme.
  • Il est d’ailleurs classé second dans les attaques de requins envers les êtres humains.
  • Néanmoins, les attaques de ce requin restent relativement rares.

En résumé, le requin-tigre est un prédateur fascinant et complexe, jouant un rôle crucial dans l’écosystème marin tout en étant confronté à des menaces significatives pour sa survie.

 

Profondeur (zone des 45 m)

Corail noir.

  • Malgré son nom, le corail noir est en réalité blanc ou jaune clair selon l’endroit avec des branches effilées et des polypes duveteux.
  • Son squelette est en kératine alors que la plupart des autres coraux sont en carbonate de calcium.
  • Une fois mort, le corail perd ses polypes et dévoile son squelette qui n’est pas toujours visible.                                                                       

Gorgones.

 

 

Gorgone, éponges, corail noir.

 

 

 

 

Deux vidéos en lien (cliquer sur le nom du poisson) : 

 

A terre

Au Mozambique, notre restaurant du soir sur la frontière avec l’Afrique du Sud et sa vue du levé de lune sur l’océan Indien.

journal février 2024, juin 2025

 

 

Auteure
Marie-Paule PARENT

Voyage plongée en Afrique du Sud et au Mozambique, sujet proposé par Marie-Paule Parent.

Invitation 
Mardi 3 juin 2025 à 14h30

Des requins mais pas que, loin de là ! … avec des rencontres inoubliables.

Deux ambiances à découvrir sous l’eau et à terre.

Durée de la conférence 1h30 .

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