Lectures de la rentrée 2021

Comme tous les mois nous avons sélectionnés quelques livres, surtout ce mois de juin des policiers. Mais nous vous rappelons que la proposition de « bons » livres ou de livres à « sensations » appartient à tous. Nous serions très heureux d’accueillir vos propositions dans l’intérêt du plus grand nombre.

 

 

1 – Leur âme  au diable de Marin Ledun

Un roman dense qui dépiaute la machinerie capitaliste et le lobbying du tabac, le tout étalé sur 1987 à 2007, c’est émaillée d’évènements historiques et politiques :

  • Les cigarettiers et leur pouvoir immense s’immiscent partout et font la loi.
  • Même la loi Evin de 1991 n’aura pas raison d’eux, ils s’adapteront pour poursuivre leur commerce juteux même si fumer provoque 7 millions de morts chaque année.
  • Ils gouvernent le monde grâce au lobbying en direction des hommes politiques, des sportifs et des artistes. Fumer, c’est cool, c’est la liberté, c’est tendance et tout est fait pour faire oublier les effets nocifs et mortifères de cette cigarette qui ne contient pas que du tabac. 
  • Menaces, chantage et manipulation des politiques, crimes commandités, prostitution, contrebande … tout est bon pour vendre toujours plus et faire de l’argent et tout cela fait froid dans le dos. 

Deux flics vont enquêter sur les évènements pas nets :Patrick brun tente de remonter la piste des sept cadavres et des camions d’ammoniaque subtilisés tandis que Simon Nora de la brigade financière, traque les manipulateurs et épluche tous les comptes des sociétés écran de l’European G. Tobacco. Ils vont s’intéresser à David Bartels, ce lobbyiste ambitieux et sans scrupules aux méthodes discutables. On croise y de nombreux personnages, complices où rivaux, mais tous dévorés par la même ambition et dénués de scrupules.
Un réquisitoire sur l’industrie du tabac et ses nombreux complices. Parfois un peu long mais passionnant, c’est bien documenté et d’un réalisme cynique.

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      2 – Le dernier des Yakuzas

Saito, né en 1960, d’une mère née à Seattle au sein de la communauté japonaise d’Amérique, n’a que deux occupations : jouer de la guitare dans son groupe rock et rançonner sa banlieue à la tête de sa bande de motards. Son ambition est de devenir un Yakuza, un vrai truand chef de gang.

Ce récit en est sa trajectoire loufoque, incertaine, délirante…

C’est très drôle, car Saito est un looser-né. Heureusement qu’il a des copains, imprévisible, immature, alcoolique précoce il a un côté infantile agaçant. La sagesse ne lui vient que  tardivement au prix de l’hécatombe de sa propre organisation. Alors, il «se range des voitures», comme on dit dans sa banlieue.

 Au début du récit, l’histoire (tragique) de son propre père est bouleversante. Ensuite les chapitres consacrés aux premières lois contre le crime organisé, l’utilité des enterrements pour descendre tout un clan. Tout cela ouvre des lucarnes sur ce monde japonais qui laisse pantois.

Parfois, on n’y comprend plus grand-chose entre les noms compliqués des organisations Yakuzas rivales et complémentaires. Mais cela n’a guère d’importance finalement : le  partage des « marchés » est désopilant) et les zig zags de Saito sont autant d’aventures imprévisibles.

On découvre l’histoire tragique du Japon depuis 100 ans, et celle des Organisations Yakuzas qui ont en quelque sorte succédé aux Clans Samouraï et à leurs traditions. C’est passionnant : l’honneur par le sabre côtoie la liquidation par Winchester. Les Sociétés Yakuzas sont complexes, rivales, sans scrupules, dotées de codes d’honneur  ésotériques.

Makoto Saito existe vraiment, et sa vie a servi (avec son autorisation) de trame à ce pseudo roman plus proche de la biographie que de l’imaginaire. Un livre parfois difficile à lire mais passionnant pour ceux qui s’intéressent à ce monde japonais bien loin de notre monde occidental.

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   3 – Tue-moi encore de Rachel Abbot  

Maggie Taylor en est convaincue : s’installer à Manchester est la meilleure chose qui pouvait arriver à sa famille. Et tant pis si son mari Duncan ne partage pas complètement son enthousiasme.
Mais un soir, alors qu’elle rentre du travail, la jeune femme a un choc : Duncan est parti, laissant leurs enfants seuls à la maison. Pas d’explication ni de mot d’excuse ; son téléphone est éteint. Où est-il ?

À mesure que les heures passent, la tension monte pour Maggie. Et lorsqu’une jeune femme lui ressemblant fortement est retrouvée morte et que l’inspecteur Tom Douglas s’empare de l’affaire, Maggie réalise soudain deux choses : non seulement, elle n’est pas seule à chercher Duncan, mais d’autres femmes vont mourir. Et elle pourrait bien être la prochaine…

Un bon policier pour cette rentrée !

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   4 Le Tatoueur d’Auschwitz de Heather Morris

Heather Morris est scénariste et auteur. Installée à Melbourne en Australie en 1971, elle retourne en Nouvelle-Zélande, avec son mari, en 1975. Elle commence ses études à l’Université de Canterbury en 1986. Elle déménage à Melbourne en 1987 où elle obtient son B.A. à l’Université Monash en 1991.

De 1995 à 2017, Heather Morris travaille au Département de travail social de Monash Medical Centre à Melbourne.

En 1996, elle décide de suivre sa passion pour l’écriture et s’inscrit dans un atelier d’écriture de scénarios au Australian College of Journalism. Elle a été scénariste pendant plusieurs années.

En 2003, elle a rencontré Ludwig Eisenberg (1916-2006), connu sous le nom de Lale Sokolov, un survivant d’Auschwitz devenu homme d’affaire en Australie. Il lui a raconté toute son histoire. Pendant trois ans, ils se sont vus au rythme de plusieurs sessions par semaine. C’est ainsi que le livre « Le tatoueur d’Auschwitz » (The Tattooist of Auschwitz, 2018) a vu le jour. Ce témoignage, un best-seller mondial, a été traduit dans une quinzaine de langues et est en cours d’adaptation au cinéma.

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    5 – Bernard Tapie : Leçons de vie, de mort et d’amour  Franzt-Olivier Giesbert

Durant ces dernières années de combat contre le cancer, Franz Olivier Giesbert a dialogué avec Bernard Tapie, et ils ont parlé de tout. Sans fard. Et c’est ce portrait de celui dont la France a suivi les aventures pendant près de cinquante ans qu’il va faire vivre.

Il ne prend jamais d’antidouleurs et je sais qu’il souffre le martyre. Sa femme partie se faire opérer, une opération lourde.  » Les affaires, la politique, le football, le vélo, la télé, le cinéma, la prison, dit-il, je sais toujours de quoi je parle, contrairement à d’autres. C’est pourquoi les gens m’écoutent, moi.  » Il a le  » vécu « , comme on dit.
L’hôpital aussi, Tapie connaît et il secoue volontiers les cancéreux :  » Ne restez pas au plumard toute la journée en vous gavant d’antidouleurs. Bougez-vous et vous vous donnez une chance que ça aille mieux !  » –  » Personne ne peut rien dire, j’ai le droit de leur parler comme ça, commente-t-il, j’ai la même maladie qu’eux. « 

Pendant ses trois ans et demi de combat contre le cancer que j’ai quasiment vécus au jour le jour, les hospitalisations duraient toujours moins longtemps que prévu : au premier signe d’amélioration, il repartait, signait une décharge et retournait chez lui continuer la lutte. Tapie ou l’homme qui avait décidé de ne pas mourir. »

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Nous vous invitons à découvrir notre catalogue de livres. (Celui-ci reprend tous les livres que nous vous avons recommandés depuis le mois de mars 2020).

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