Degrés de consanguinité, généalogie

Vous avez peut-être déjà remarqué, en recherchant des actes dans les registres paroissiaux au XVIIIème siècle, cette mention particulière écrite sur un acte de mariage :

« Une dispense pour consanguinité au 3ème degré a été délivrée par l’ Evêque… »

Le degré de consanguinité entre 2 individus correspond au nombre de générations qu’il faut remonter pour trouver un couple d’ancêtres communs à ces 2 individus.

L’ Eglise interdisait le mariage entre 2 individus si leur degré de consanguinité était < 5, sauf s’ils fournissaient une dispense pour consanguinité délivrée par l’ Evêque, pour les degrés 3 et 4, ou par le pape lui-même, pour le degré 2 (mariage entre cousins germains).

Degré

Nb génér.

Ancêtres communs

Liens de parenté

Mariage / Dispense

1

1

parents

Frères et soeurs

Mariage interdit

2

2

Grands-parents

Cousins germains

Dispense par le Pape

3

3

Arrières-grands-parents

Cousins issus de germain

Dispense par l’évêque

4

4

Arrières-arrière-grands-parents

Petits cousins

Dispense par l’évêque

5

5

Arrières-arrière-arrière-grands-parents

Arrières petits cousins

Mariage autorisé

6

6

Arrières-arrière-arrière-arrière-grands-parents

Arrières-Arrières petits cousins

Mariage autorisé

7

7

Parents au 7ème degré

Cousins au 7ème degré

 

8

8

Parents au 8ème degré

Cousins au 8ème degré

 

    

Les mariages consanguins (entre cousins) provoquent des « trous » dans l’arbre d’ascendance, des nœuds où 2 branches se rejoignent en montant. On appelle cela un implexe.

Un couple d’ancêtres est alors présent 2 fois dans l’arbre, et le nombre réel d’ancêtres est alors inférieur au nombre théorique d’ancêtres (32 à la 5ème génération, 64 à la 6ème, 128 à la 7ème…)

Voici un autre tableau des liens de parenté, sous une autre forme :  Visualiser le Tableau

 

Exemple de Mariage entre cousins germains :

Mariage entre Charles MOLLET et Anne MAUDUIT le 12-01-1689 à Lhomme (72)

Visualiser Acte de Mariage

Au 12ème jour de janvier an 1689, Charles MOLLET Notaire Royal, fils de Me Antoine MOLLET aussi notaire et d’honorable femme Marie JOUZEAU, a épousé Anne MAUDUIT fille de Me René MAUDUIT Notaire Royal et de Juliane JOUZEAU de cette paroisse, lesquels étant cousins germains ont obtenu une dispense de consanguinité de Notre Saint Père le Pape Innocent X donnée à Rome le 3 Aout dernier …

C’est très rare de rencontrer un mariage entre cousins germains ! (je n’en ai vu que 2 en 25 ans).

Il faut dire qu’envoyer une délégation à Rome n’était pas à la portée de tous, sauf des familles aisées.

Cet acte de mariage est intéressant à plusieurs titres :

Ségolène Royal et moi descendons de ce couple d’ancêtres communs,

Les mariés, parents des mariés et témoins sont tous notaires ! C’est ce qu’on appelle l’ endogamie : pour renforcer les liens entre familles de notables, pour défendre leurs intérêts, les mariages entre les enfants sont « arrangés », « forcés », quitte à recourir aux mariages consanguins :

Un fils de notaire doit « forcément » épouser une fille de notaire. C’est l’endogamie corporative. Cela existe aussi pour d’autres professions libérales (ex : avocats) ou artisanales (menuisiers, charpentiers, meuniers…) ou pour la noblesse, où les alliances entre familles d’un même milieu sont nombreuses.

L’endogamie géographique peut également amener aux mariages consanguins (villages reculés, troglodytiques, insulaires ou montagnards).

La « Famille »

Il existe, à Paris, dans le XIème arrondissement, une communauté fermée, secrète, où l’endogamie est poussée à l’extrême et où les mariages consanguins sont la règle.

C’est une sorte de secte qui a fait l’objet d’un reportage sur BFMTV en décembre 2021.

Jean Louis BEAUCARNOT en a fait la présentation. (Voir la vidéo sur le lien ci-joint) :

Voir la Vidéo sur La Famille

C’est une association de quelques familles qui vivent en vase clos, depuis 150 ans. Les enfants doivent obligatoirement se marier dans la Famille. Il y a plein d’individus qui s’appellent tous pareil : même nom, même prénom.

ADN et Consanguinité

Il existe une corrélation entre le pourcentage d’ADN commun entre 2 individus, leur degré de consanguinité et leur lien de parenté.

Cela peut permettre aujourd’hui de retrouver des cousins, plus ou moins éloignés.

L’ADN peut aussi permettre de retrouver un parent « inconnu » (né de père inconnu).

Ceci pourra faire l’objet d’un autre article.

Yves BELOTTEAU

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